
Voir ma réponse dans la question # 2.
Mon historien préféré était Bruce Trigger. Il était l’un des premiers ethnohistoriens du Canada. J’ai utilisé son ouvrage Children of Aataentsic : A History of the Huron People to 1660 pour le cours d’introduction sur l’histoire du Canada que j’enseignais chaque année à l’UNB. Et je n’ai jamais oublié sa définition de l’objectif de l’historien.ne :
« On peut soutenir que le but d’une histoire autochtone devrait être de faire de ceux-ci des personnages sympathiques. Cependant, la sympathie ne favorise pas toujours la compréhension et, sans une compréhension claire des motivations des gens, le respect est impossible. Trop d’écrits sur les Amérindiens sont bien intentionnés et bienveillants, mais la plupart d’entre eux n’ont pas réussi à promouvoir une véritable compréhension des peuples autochtones qui avait leurs propres ambitions et qui étaient, et sont toujours, capables de gérer leurs propres affaires et d’interagir intelligemment avec les Européens….. De plus, … si nous voulons comprendre la situation dans son ensemble, nous devons essayer de parvenir à une compréhension aussi impartiale des groupes européens, tels que les Jésuites, qui ont interagi avec les peuples autochtones. À long terme, cela peut exiger autant d’efforts, et même plus d’autodiscipline, que la compréhension des Hurons ».
Il est évident qu’une « compréhension impartiale » du passé est impossible puisque nos interprétations reflètent inévitablement nos propres valeurs et croyances. Il est tout aussi évident que de nouvelles approches et de nouvelles sources nous obligeront à modifier notre compréhension du passé. Et je crois que les historien.ne.s ont le devoir d’accorder une attention particulière à ceux qui ont été marginalisés ou exclus dans le passé. Mais je persiste à croire que Trigger a correctement défini ce que devrait être l’objectif de l’historien.ne.
En raison de l’ampleur du travail que j’y ai consacré, j’aime à penser que mon livre intitulé The Transition to Responsible Government : British Policy in British North America, 1815-1850, restera une étude définitive pendant très longtemps. Mais ma réalisation la plus importante a sans aucun doute été la création d’Acadiensis : Journal of the History of the Atlantic Region (qui a maintenant cinquante ans), des Atlantic Canada Studies Conferences et d’Acadiensis Press.
Lorsque je suis devenu président, nous étions au tout début du processus de transformation de la SHC en une société professionnelle et nous étions confronté.e.s à des défis économiques très importants, en partie parce que nous avions décidé d’engager une directrice générale (qui a démissionné après que j’ai cessé d’être président et n’a pas été remplacée) et en partie parce que le nombre de nos membres était en baisse alors que nous avions (modestement) augmenté nos cotisations afin d’offrir davantage de services à nos membres. J’ai tenté de résoudre ces problèmes, mais je n’y suis parvenu que partiellement, comme vous pouvez le constater dans les commentaires des président.e.s qui m’ont succédé.
Assistez aux réunions annuelles. Vous nouerez des liens avec des historien.ne.s qui partagent les mêmes idées et vous vous ferez des ami.e.s pour la vie.
La SHC a toujours été confrontée au problème de tenter de concilier les intérêts divergents des historien.ne.s professionnel.le.s canadien.ne.s (dont beaucoup ne sont pas des historien.ne.s du Canada), tout en conservant des liens avec les historien.ne.s non professionnel.le.s intéressé.e.s par l’histoire du Canada. Au fil des ans, elle a également été confrontée au problème de réconcilier ceux qui ont des opinions très différentes sur des sujets controversés. À moins que la SHC ne demeure une organisation qui rassemble des personnes ayant des intérêts savants différents et qui encourage les débats sur des questions controversées sans exclure les opinions minoritaires, je crois qu’il y a un danger très réel que le nombre de ses membres diminue et qu’elle devienne de plus en plus dépendante des subventions gouvernementales (qui sont toujours assorties de conditions).
Je suis d’accord avec les autres président.e.s. C’était beaucoup de travail et parfois très frustrant d’être président de la SHC, mais c’était aussi un honneur et un privilège.