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AÀC – Études Canadiennes / Canadian Studies, N°98, juin 2025

Regards sur l’approche du Canada à l’égard des « réfugiés » à travers deux siècles et demi (1770-2023)

La revue Études canadiennes / Canadian Studies annonce un numéro spécial sur l’approche du Canada à l’égard des réfugiés sur la longue durée, sous la direction de Sheena Trimble (Université catholique de l’Ouest), rédactrice invitée, associée à la rédactrice-en-chef de la revue, Laurence Cros (Université Paris Cité).

En 2018, le Canada a dépassé les États-Unis en nombre réel de réfugiés admis sur leur territoire. Ce résultat a été une source de fierté pour le gouvernement canadien, le public et les médias. Plus généralement, un discours positif sur les pratiques d’accueil des réfugiés au Canada a tendance à dominer les discours gouvernementaux, publics et même universitaires, au moins depuis l’admission de quelque 60 000 réfugiés indochinois en 1979-1980. Un sentiment général de générosité canadienne envers les réfugiés a tendance à prévaloir à l’intérieur et à l’extérieur des frontières du Canada, symbolisé par l’attribution de la Médaille Nansen au peuple du Canada en 1986 par l’ONU. L’État canadien joue un rôle actif dans la promotion de ce récit positif.

L’inclusion formelle du « réfugié » en tant que catégorie spécifique d’immigrants dans la Loi sur l’immigration du Canada date seulement de 1976, mais on peut considérer que plusieurs migrations antérieures vers le Canada, comme l’émigration des Quakers (1770-1779) et des Loyalistes noirs (1780-1789), sont déjà des mouvements de réfugiés. Si l’on contextualise tous ces mouvements, il devient clair que l’histoire de l’accueil des réfugiés au Canada n’est pas un long fleuve tranquille de 1770 à 2023, mais plutôt une route longue, sinueuse et rocailleuse. Examiner l’histoire de l’accueil de « réfugiés » au Canada sur la longue durée permet une évaluation franche du discours de la générosité canadienne et une compréhension plus claire du présent à la lumière du passé.

L’objectif de ce numéro sera de présenter une perspective sur la longue durée qui compare et oppose l’approche du Canada en matière d’admission, d’installation et d’intégration des réfugiés au cours de différentes périodes de l’histoire du pays. Les contributions de réflexion théorique ainsi que les études de cas concrets sont les bienvenues. Les propositions peuvent provenir de différents domaines disciplinaires et adopter diverses approches méthodologiques. Voici une liste non exhaustive de certains des thèmes qui pourraient être pris en compte :

  • Évolution des définitions et (dé)constructions du « statut de réfugié » et de la « réussite des réfugiés ».
  • Évolution de la législation et des politiques fédérales sur la question des « réfugiés », apport éventuel des provinces sur les questions liées aux « réfugiés ».
  • Représentations des réfugiés et des demandeurs d’asile dans les médias, les sources gouvernementales et l’opinion publique, ainsi que dans la production littéraire, culturelle et artistique
  • Les voix des réfugiés qui s’expriment sur leur propre situation ou sur les problèmes qui les affectent
  • La (dé)mythification de la générosité canadienne envers les réfugiés
  • Tendances au sein du gouvernement et du public à favoriser certains réfugiés ou demandeurs d’asile par rapport à d’autres, sur la base d’idées évolutives du mérite
  • La réticence, ou le refus catégorique, à considérer certains groupes ou individus comme des réfugiés
  • Les pratiques et enjeux de mobilisation du public en faveur de ou contre l’admission et l’installation de réfugiés
  • La genèse et l’évolution du programme de parrainage privé du Canada
  • Le parcours inégal et inégalitaire vers la citoyenneté
  • La complaisance associée à l’éloignement géographique du Canada de la plupart des populations de réfugiés ; des mouvements qui ont troublé cette complaisance
  • Les réfugiés et les demandeurs d’asile considérés comme représentant des menaces potentielles pour le Canada : communistes, terroristes, criminels, concurrents pour l’emploi, profiteurs de l’aide sociale, l’Autre culturel « extrême »
  • Des moments sombres dans l’histoire du traitement des réfugiés au Canada, y compris la « production » de réfugiés en provenance du Canada lui-même
  • Considérations de genre et de sexualité dans l’admission et la réinstallation des réfugiés
  • Le traitement réservé aux enfants ou jeunes réfugiés arrivant en famille ou non accompagnés
  • Lieux et géographies (peu) accueillantes liées à l’installation des réfugiés dans des villes, des petites villes, des fermes, des zones reculées
  • Le succès, l’échec ou l’absence de mesures visant à faciliter l’intégration des réfugiés

Les propositions de contribution (250 à 300 mots) accompagnées d’une courte biographie (100 mots maximum) doivent être envoyées sous forme de document Word aux rédactrices (strimble@uco.fr et laurence.cros@u-paris.fr), au plus tard le 15 décembre 2024.

Ceux et celles dont la proposition sera retenue seront invités à soumettre un article complet (environ 8000 mots) au plus tard le 15 février 2025. Les normes de présentation de l’article sont consultables en ligne sur le site de la revue : https://journals.openedition.org/eccs/369

Les articles seront soumis à une double évaluation à l’aveugle par les pairs. Les textes retenus paraîtront simultanément en version papier dans le N° 98 (juin 2025) et en version électronique libre accès sur https://journals.openedition.org/eccs/.