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Atelier – Comment rédiger une évaluation efficace par les pairs d’une revue ou de manuscrit de livre ? Et comment éviter d’être le/la tristement célèbre « deuxième examinateur/trice »

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Joignez-vous à six rédacteurs/trices en chef de revues d’histoire et de presses universitaires pour réfléchir sur ce qui constitue un examen par les pairs efficace d’un article ou d’un manuscrit de livre. Ils/elles examineront également ce qui constitue un « mauvais » examen, y compris ce que certains appellent le/la « deuxième examinateur/trice ».

Le 9 décembre, la SHC a eu la grande chance de coordonner son quatrième atelier de développement professionnel de l’année, intitulé Comment rédiger une évaluation efficace par les pairs d’une revue ou de manuscrit de livre ? Et comment éviter d’être le/la tristement célèbre « deuxième examinateur/trice ». Présidé par Amanda Ricci, nous avons pu compter sur les interventions de Robert Teigrob (Canadian Journal of History/Annales canadiennes d’histoire), Catherine Desbarats (Canadian Historical Review), Léon Robichaud (Revue d’histoire de l’Amérique française), Belinda Dodson (Canadian Journal of African Studies/Revue canadienne des études africaines), Len Husband (University of Toronto Press) et Kyla Madden (McGill-Queen’s University Press). Un auditoire nombreux a également pu contribuer à la discussion en mettant de l’avant ses perspectives et en suscitant des échanges dynamiques avec chaque panéliste.

L’un des thèmes principaux ayant été abordés concerne la manière de rédiger une bonne évaluation par les pairs. Si un conseil doit guider l’écriture, il s’agit de celui-ci : écrire une évaluation qu’on aimerait nous-mêmes recevoir. Il ne faut jamais oublier le temps et l’effort que l’auteur d’un article ou d’un manuscrit a consacrés à son travail ; une évaluation qui n’est pas axée vers une rétroaction constructive risque d’avoir un impact émotionnel significatif qui n’est pas souhaitable. Une culture empathique se construit de plus en plus à cet effet autour de l’évaluation, qui est d’abord et avant tout une occasion d’améliorer un travail préliminaire. L’une des bonnes manières d’éviter ce problème est de travailler en deux temps : d’abord lire l’article ou le manuscrit, puis le laisser de côté avant d’y revenir plus tard pour rédiger l’évaluation. De cette manière, il est plus facile de formuler et de résumer ses idées principales. Deux caractéristiques des évaluations sont particulièrement appréciées. D’une part, il faut être spécifique dans ses commentaires de manière à permettre des corrections précises et ciblées. Sans avoir comme tâche de réviser la qualité de la langue, un évaluateur peut indiquer à la revue si un travail aurait besoin d’une révision linguistique particulière. D’autre part, il faut être « objectivement subjectif », c’est-à-dire tenter de reconnaître humblement sa propre subjectivité pour bien contextualiser ses commentaires. L’évaluation vise à suggérer des améliorations, et non pas à modifier l’article comme s’il avait été écrit par l’évaluateur lui-même.

Il faut également prendre en considération le mandat de la revue ou de la maison d’édition à laquelle a été soumis l’article ou le manuscrit. Une évaluation doit toujours s’assurer que le travail s’arrime bien à son lieu de publication. Ce faisant, il est utile de consulter les lignes directrices que la revue ou la maison d’édition met à notre disposition lors de la rédaction d’une évaluation. Elles sont tout aussi utiles pour l’évaluateur que pour l’éditeur. Ce dernier apprécie également lorsque l’évaluateur est en mesure de répondre rapidement lorsqu’il est sollicité, que ce soit par l’affirmative ou la négative. Ceci lui permet de s’ajuster et de permettre au processus de suivre son cours. Face à un imprévu, l’évaluateur peut toujours demander une extension ou un délai pour faciliter sa tâche.

Afin de faire le lien entre l’auteur de l’article ou du manuscrit et l’évaluateur, le comité directeur de la revue ou de la maison d’édition joue un rôle fondamental. Léon Robichaud nous a partagé son expérience au sein de la Revue d’histoire de l’Amérique française, où le comité est formé de membres aux divers bagages. Celui-ci se charge de l’accompagnement de tous les acteurs impliqués dans le processus d’évaluation, de manière à clarifier ou à mitiger toute question ou critique. La Revue d’histoire de l’Amérique française joint aux rapports d’évaluation un message extensif destiné à l’auteur de l’article ou du manuscrit pour résumer et expliciter les modifications suggérées. De cette manière, l’évaluation est un large processus partagé par plusieurs intervenants.

Comme l’ont souligné les panélistes, cet atelier a été une occasion d’enfin reconnaître le travail d’évaluation à sa juste valeur, lui qui se fait souvent de manière anonyme et invisible tout en étant essentiel à la production de la connaissance. C’est un travail collectif important et complexe, mais dont les ramifications sont fondamentales. Belinda Dodson nous a rappelé que c’est la manière par laquelle nous préservons des standards académiques. Tout chercheur gagne donc à être conscient du fonctionnement et des caractéristiques d’une bonne évaluation par les pairs, pour son propre bénéfice et celui de sa communauté académique.

Transcription

L’enregistrement de l’atelier est disponible sur la chaîne YouTube de la SHC.