Avec le début d’une nouvelle année universitaire, la première table ronde de la SHC nous invite à réfléchir sur le passé, le présent et l’avenir du cours d’introduction à l’histoire canadienne ainsi que sur les approches novatrices de son enseignement.
Laura Ishiguro, Jamie Murton, Angela Tozer, Dominique Marshall, Mark Leier, Michael Dawson.
Présidente : Funké Aladejebi
Grâce à la présence de sept panélistes dynamiques et proactifs et de près d’une soixantaine de participants, la première table ronde de la Société historique du Canada a permis un foisonnement d’idées sur le cours d’introduction à l’histoire canadienne. Si un constat s’impose, c’est la multiplicité des possibilités et des perspectives. Qu’est-ce que l’histoire canadienne ? C’est à cette question que tente ultimement de répondre ce cours classique du parcours d’un étudiant de premier cycle. Dans un tel cadre, où il est difficile de rendre compte d’une histoire aussi complexe, nos panélistes ont présenté un vaste éventail d’avenues et de réflexions.
À juste titre, les panélistes ont fait remarquer que la périodisation et le cadre d’analyse doivent être considérés avec attention pour brosser un portrait juste et englobant de l’histoire canadienne. L’une des trames les plus adoptées — et appréciées des étudiant.e.s — est l’impérialisme. Introduire l’histoire canadienne par le biais de cette question permet de présenter une histoire sensible aux dynamiques et aux structures de pouvoir en restituant la place centrale des groupes marginalisés en son sein. Ce n’est toutefois pas le seul format priorisé par nos panélistes. Certains se concentrent sur des moments clés de l’histoire canadienne pour faire ressortir les évènements marquants que devraient connaître tout étudiant.e ; d’autres combinent des approches chronologiques et thématiques pour mettre de l’avant des aspects essentiels de l’histoire canadienne ou tenter d’en faire un survol le plus exhaustif possible.
Au-delà de la matière elle-même, les panélistes ont montré que le cours se devait d’être bâti pour une variété d’étudiants aux bagages et parcours divers. La combinaison d’un intérêt grandissant pour des questions contemporaines directement ancrées dans l’histoire et d’une baisse d’inscription dans la discipline mène à des cours où certains étudiant.e.s n’ont pas de notions préalables en histoire. Ceci donne naissance à différentes perspectives sur sa finalité. Pour certains panélistes, le cours est une porte d’entrée vers des études plus poussées de ses dynamiques ; pour d’autres, il s’agit d’une introduction englobante pour capturer l’essence de la société canadienne historique et contemporaine.
Les panélistes ont également montré que le cours d’introduction à l’histoire canadienne vise à former une pensée critique et à mettre de l’avant des méthodes de recherche adaptées à la discipline. De ce fait, le type de lectures obligatoires et d’évaluations a été discuté. Alors que certains préconisent des textes académiques, une ouverture aux travaux non universitaires se ressent de plus en plus dans le but d’élargir la portée du savoir mobilisé. Quant à elles, les évaluations tentent d’encourager les étudiant.e.s à se familiariser avec la méthode et les enjeux de la discipline, dans l’espoir que leurs connaissances soient mobilisées dans le futur, quelle que soit leur orientation.
Nous pouvons facilement constater qu’il n’existe pas de formule parfaite pour bâtir un bon cours d’introduction. Le nombre d’enjeux qui l’entourent est vertigineux : matière, théories et considérations pratiques se côtoient et s’entrecroisent pour construire un cours accessible et révélateur pour les étudiant.e.s. Chose certaine, s’il n’existe aucun format unique adopté par l’ensemble des panélistes, leurs perspectives complémentaires ne peuvent qu’inspirer étudiant.e.s et professeur.e.s.
L’enregistrement de la table ronde est sur la chaîne YouTube de la SHC.