Outils pour la recherche d’un emploi universitaire
Revu et augmenté par Lindsey Bilodeau, candidate au doctorat, Victoria University of Wellington
Si l’université est la voie que vous avez choisie, vous savez déjà que le marché des postes menant à la titularisation est très réduit. La simple existence d’un emploi dans votre domaine dépend de plusieurs facteurs sur lesquels vous n’avez aucun contrôle, comme les conditions économiques, le nombre de gens partant en retraite et les priorités de financement du gouvernement, entre autres.
La meilleure façon de vous préparer aux incertitudes du marché de l’emploi est de commencer par préparer votre recherche de bonne heure, au cours de vos études de deuxième ou troisième cycle. Construisez votre portfolio d’enseignant en étant d’abord auxiliaire d’enseignement puis, plus tard, en donnant au moins un cours. Pendant le temps d’attente où votre directeur d’études et les membres de votre comité liront les chapitres de votre thèse, asseyez-vous à votre bureau pour commencer à sérieusement préparer votre dossier : concevez le cours de vos rêves, couchez par écrit votre philosophie d’enseignement, raffinez votre curriculum vitae, rédigez le brouillon d’une lettre de présentation et entraînez-vous à résumer votre thèse et sa signification sur le plan universitaire en un paragraphe ou deux. Lorsqu’il se présentera une ouverture de poste, vous serez prêt à postuler. N’attendez pas la dernière minute pour envoyer votre candidature.
Bien que les opportunités soient réduites, vous pouvez, et vous devriez, aborder votre recherche d’emploi de la même manière qu’un projet de recherche. Lorsque vous postulez, contactez des professeurs ou des étudiants diplômés que vous connaissez pour qu’ils vous fassent part de leur expérience. Quel est la charge d’enseignement et de service ? L’institution offre-t-elle des fonds de recherche supplémentaires ou de démarrage pour les nouvelles recrues ? Quel type de travail prend-on en considération dans les processus d’avancement et de titularisation ? Les emplois universitaires, davantage que la plupart des autres, exigent des dossiers exhaustifs de justificatifs et d’informations. Ci-dessous, nous vous donnons quelques conseils généraux et des liens pour d’excellents sites d’information qui vous aideront à préparer vos dossiers.
a. Outils pour la recherche d’emploi
· Affaires universitaires : https://www.affairesuniversitaires.ca
· Bulletin de l’ACPPU : https://www.caut.ca/fr/bulletin
· H-Net (humanities and social sciences on line) : https://www.h-net.org
· Academic Jobs Europe : https://www.jobs.ac.uk/categories/academic-jobs-europe
· The Chronicle for Higher Education : https://www.chronicle.com/page/employment-opportunities/
b. Où et quand postuler ?
Tout d’abord, vous devez décider du moment de votre entrée sur le marché du travail : après avoir terminé votre thèse ou bien au moment où vous en serez à l’étape « ABD » (all but dissertation – tout sauf la thèse) d’un doctorat de recherche. Les opinions sont partagées à ce sujet. D’un côté, vous pourriez penser qu’entreprendre une modeste recherche d’emploi alors que vous aurez terminé votre thèse dans à peu près un an peut vous donner l’expérience et la confiance en vous dont vous aurez besoin lorsque vous entrerez réellement sur le marché du travail. Mais d’un autre côté, les chances d’obtenir un véritable emploi universitaire à plein temps en étant « ABD » sont assez minces. Étant donné que les employeurs s’attendent à voir une thèse aboutie, voire des publications, et en partant du principe que vous avez le choix, il vaut mieux repousser à plus tard votre recherche, jusqu’à ce que vous ayez terminé votre thèse.
Sur le marché du travail actuel, les bourses postdoctorales sont devenues une étape intermédiaire courante avant un travail à temps plein. Bien que les post-docs ne constituent pas non plus une garantie d’obtenir ce type de travail, les candidats qui en bénéficient peuvent mettre ces années à profit pour publier leur thèse et se construire un réseau. Certaines bourses postdoctorales permettent aussi d’acquérir une expérience en enseignement. Si vous cherchez un poste menant à la titularisation, essayez de limiter le temps que vous consacrez à l’enseignement. Mais si votre objectif est un poste d’enseignement, un post-doc peut constituer un moyen appréciable de constituer votre dossier dans ce domaine.
Une fois que vous vous trouverez activement sur le marché du travail universitaire, il vous faudra peut-être plusieurs années pour décrocher un emploi. Il vous faudra peut-être déménager en plusieurs endroits du pays (ou dans d’autres pays) pendant que vous cherchez un emploi permanent. Cherchez à l’extérieur des départements d’histoire. Les gens ayant un doctorat en histoire peuvent être de bons candidats pour les programmes interdisciplinaires ou qui peuvent englober plusieurs domaines, tels que les départements de sciences humaines, d’éducation ou de criminologie, ou les facultés de droit, de médecine et de management. Dans chacun de ces cas, il vous faudra retailler votre curriculum vitae sur mesure pour convenir à la fois au département et à la discipline. Examinez les cours qui se donnent dans chacun de ces départements et cherchez ce que vous pourriez apporter à l’équipe d’enseignement. Montrez que votre recherche pourrait enrichir le département en étant complémentaire du travail effectué par les autres professeurs.
N’essayez pas de deviner les raisons de vos employeurs. Souvent, les intitulés d’emplois sont délibérément vagues, parce que les membres du département qui embauche ne se sont pas encore prononcés (ou ne peuvent pas se mettre d’accord) sur la sorte de candidat qu’ils désirent, ou parce que les professeurs « magasinent », à la recherche d’un individu qui puisse combler toutes les lacunes de leur programme, ou bien parce qu’ils se font une idée implicite de leur « candidat idéal ».
c. Préparer votre candidature
Une fois que vous avez décidé de postuler, assurez-vous que l’on vous considérera sérieusement pour le poste en soumettant une candidature soigneusement pensée et préparée. Devant des dizaines, voire des centaines de candidats, les comités d’embauche rejettent systématiquement les candidatures qui ne parviennent pas à les impressionner dès la première lecture. N’envoyez jamais de lettre-type en réponse à une offre d’emploi universitaire. Vous devez composer à nouveau votre lettre pour chaque offre d’emploi. Il suffira d’une lettre de présentation concise, d’une page ou deux, mentionnant vos qualifications en recherche, en enseignement et en administration. Joignez-y les documents demandés, de la façon spécifiée. Dans le cas où les départements auraient besoin de documents supplémentaires, ils vous le demanderaient.
Demandez à votre directeur d’études ou à d’autres collègues confirmés de lire votre lettre et de la commenter. Certains départements ou universités offrent des ateliers ou des services de recherche d’emploi pour vous aider à monter votre dossier. Le président ou l’administrateur de votre programme d’études supérieures peut vous mettre en contact avec les personnes qui les gèrent. Tirez parti de ce que votre université peut vous offrir avant d’obtenir votre diplôme.
Pour vos références, essayez de trouver des personnes qui pourront décrire par écrit vos études et vos aptitudes à l’enseignement. N’hésitez jamais à demander à l’un de vos professeurs de vous rédiger une lettre de référence ; cela fait partie de l’ordinaire de la profession. Mais donnez à vos personnes références le temps et les informations dont elles ont besoin (dans l’idéal, cela inclut l’offre d’emploi) pour rédiger les lettres que vous désirez. Ne cherchez pas à l’extérieur de personnes références ayant une réputation exceptionnelle dans le monde savant mais qui ne connaissent pas vraiment vos recherches. Il est presque toujours plus avantageux d’avoir une lettre élogieuse (et précise) d’un professeur moins connu qu’une lettre médiocre ou mal informée rédigée par un « grand nom ». Dans la mesure du possible, essayez de savoir à l’avance si votre personne référence est désireuse d’écrire une lettre élogieuse pour vous, ou si elle vous sera nuisible en faisant des éloges qui sonnent faux, par paresse, parce qu’elle ne vous connaît pas, voire parce qu’elle vous est hostile.
La discrimination à l’embauche est illégale, et de nombreuses universités du Canada et des États-Unis ont mis en place des politiques conçues pour « niveler le terrain » et remédier aux conséquences des discriminations du passé. La plupart des programmes d’équité de l’emploi se concentrent sur les quatre groupes que la loi canadienne reconnaît avoir été désavantagés historiquement : les minorités raciales, les Autochtones, les personnes handicapées et les femmes. Certaines universités reconnaissent aussi comme groupes protégés les LGBTQQIP2SAA. Les politiques et les procédures d’équité d’emploi varient grandement d’une université à l’autre. On vous demandera souvent de vous identifier en tant que membre d’un groupe sous-représenté. Si vous pensez avoir été injustement traité dans votre recherche d’emploi, le bureau de l’équité de votre université ou votre syndicat pourra vous aider.
d. Le curriculum vitae
Votre curriculum vitae doit énumérer la liste complète de vos accomplissements universitaires, vos publications, vos expériences d’enseignement et de recherche. Les curriculum vitae longs sont en général particuliers aux diplômés de maîtrise et de doctorat et sont utilisés dans les recherches d’emplois universitaires. Les offres d’emploi dans les musées et les archives sont également susceptibles de demander un curriculum vitae si le poste exige des recherches et des publications. L’excellent guide exhaustif et détaillé, en ligne[1], rédigé par le Centre des carrières de l’Université de Toronto, pourra vous aider à rédiger votre curriculum vitae.
C’est une bonne idée que de commencer à répartir vos travaux en différentes catégories dès le début de vos études supérieures. Conservez-les au même endroit afin de garder la preuve de vos contributions au travail de recherche, d’enseignement et de participation à des comités. Ces matériaux pris dans leur ensemble vous aideront à démontrer l’envergure et la profondeur de votre dossier. Mettez régulièrement votre curriculum vitae à jour une fois que vous aurez été embauché. Vous en aurez besoin à des fins d’avancement ou de titularisation, pour des conférences et des publications.
e. Les portfolios d’enseignement
Là encore, il existe d’excellents guides en ligne pour vous aider à préparer un dossier ou portfolio d’enseignement. Vérifiez si votre université dispose de services pouvant vous aider à rassembler ces documents. Et souvenez-vous de conserver vos évaluations en tant qu’enseignant, les notes des étudiants et tout ce que vous possédez qui peut démontrer votre efficacité dans une salle de classe.
· Pédagogie universitaire, Université du Québec à Montréal : http://pedagogie.uquebec.ca/le-tableau/le-dossier-denseignement-instrument-de-valorisation-pedagogique-luniversite
· Centre for Teaching Excellence, Université de Waterloo : https://uwaterloo.ca/centre-for-teaching-excellence/teaching-resources/teaching-tips/professional-development/career-strategies/creating-teaching-dossier
· Centre for Teaching and Learning, University of Western Ontario : https://teaching.uwo.ca/awardsdossiers/teachingdossiers.html
f. Les lettres de présentation pour un poste universitaire
C’est un véritable défi que de rassembler toutes les informations dont vous avez besoin dans une lettre de présentation, de les tailler sur mesure et de les faire tenir sur deux pages. Mais la brièveté et la clarté sont importantes lorsqu’il s’agit d’effectuer une percée dans un département. Demandez à des collègues plus âgés, en qui vous avez confiance, de réviser vos lettres et de vous en faire des commentaires sincères. La section des exemples de documents que nous présentons plus loin comprend également des exemples de lettres de présentation de personnes ayant récemment soumis leur candidature à un poste et qui l’ont obtenu.
· « How to Write a Cover Letter for Academic Jobs », Jobs.Ac.Uk : https://www.jobs.ac.uk/media/pdf/careers/resources/how-to-write-a-cover-letter-for-academic-jobs.pdf
· Bureau des carrières de l’Université de Toronto : https://studentlife.utoronto.ca/wp-content/uploads/Creating_your_cover_letter_for_academic_positions.pdf
· « How to Write an Academic Cover Letter, Hook & Eye » : https://hookandeye.ca/2018/10/05/how-to-write-an-academic-cover-letter/
g. Entrevues
Les entrevues d’embauche pour les postes universitaires se répartissent en trois grandes catégories : les entrevues-conférences, les entrevues à distance (par téléphone ou visioconférence) et les entrevues sur le campus. La plupart des universités canadiennes réduisent la liste des candidats après avoir évalué leurs candidatures écrites, mais les universités américaines procèdent généralement à de brèves entrevues avant de décider qui inviter pour une entrevue sur le campus. Aux États-Unis, de nombreux départements organisent des entrevues préliminaires lors de grands congrès tels que celui de l’American Historical Association, qui se tient au début du mois de janvier. Ces entrevues sont le plus souvent brèves, ne durant parfois qu’un quart d’heure. Les candidats doivent par conséquent être capable de résumer leur travail en cinq minutes, grosso modo. Lorsque vous décrivez votre parcours d’étudiant, ne vous cantonnez pas à vos seules études. Soyez prêt à évoquer vos intérêts extérieurs à votre thèse. Les personnes qui vous feront passer ces entrevues peuvent parfois demander aux candidats de décrire les grandes tendances de l’historiographie dans leur domaine ou de discuter de leurs projets de recherche à long terme.
On vous interrogera probablement au sujet de votre enseignement, aussi soyez prêt à parler brièvement de la façon dont vous souhaiteriez organiser vos cours principaux. Vous pouvez affermir votre préparation et votre courage en demandant à l’avance à des professeurs et des amis en qui vous avez confiance de vous poser des questions difficiles dans une simulation d’entrevue avant que vous vous rendiez à la vraie. Nous présentons dans la section suivante quelques exemples de questions qui peuvent vous servir à vous entraîner.
Les entrevues par téléphone ou visioconférence sont parfois de longueur semblable à celles qui se tiennent lors des conférences, et elles ont en général le même objectif : ramener un grand bassin de candidats à un nombre assez réduit pour leur faire passer des entrevues sur le campus. Elles servent lorsqu’un candidat se trouve à l’étranger ou qu’il ne peut pas se rendre au congrès, ou dans le cas où l’université ne dispose pas d’assez de financement pour faire venir les candidats sur le campus. Au Québec, en particulier, elles présentent l’avantage d’évaluer les compétences en français des candidats dont la langue maternelle n’est pas le français.
Les entrevues sur le campus ont souvent lieu une fois la présélection des candidats achevée (soit après un congrès ou une entrevue par téléphone, ou à partir du bassin des candidatures écrites). Vous serez convoqué sur le campus et vous devrez passer par une série de réunions et d’entrevues. Essayez d’obtenir à l’avance l’horaire détaillé des entrevues, ainsi que quelques informations sur les personnes qui vous évalueront. Celles-ci, forcément, interpréteront votre connaissance du département comme une preuve de votre intérêt et de votre engagement ; tandis qu’elles peuvent considérer le contraire comme un indice d’apathie ou d’indifférence pour le poste. Si vous avez été présélectionné, vous pourrez très bien être convoqué dans un délai très court (parfois seulement une semaine, parfois deux), aussi préparez-vous à l’éventualité de devoir bouger très vite. Certaines offres d’emploi sont extrêmement précises quant à l’expertise en recherche et en enseignement recherchée ; il se peut que les employeurs recherchent un candidat pour enseigner un cours d’introduction dans leur département. Dans ce cas, vous devriez élaborer un syllabus de base pour ce cours afin de pouvoir le distribuer durant l’entrevue, et vous préparer à en discuter. Ne vous contentez pas d’emprunter ou de télécharger le syllabus de quelqu’un d’autre. En outre, en plus de démontrer en quoi vos recherches correspondent aux besoins du département, il est avantageux d’essayer de lier vos travaux aux autres centres et groupes de recherche de l’université.
Le processus des entrevues peut durer plusieurs jours et la structure de celles-ci varie grandement entre les institutions. Vous devrez sûrement passer une entrevue formelle devant le comité d’embauche, voire devant l’intégralité du département. Demandez à faire des pauses si elles n’ont pas été prévues dans l’emploi du temps. Si vous avez un handicap ou toute autre condition médicale pouvant affecter votre entrevue, l’université a l’obligation d’en tenir compte.
Souvent, on attend des candidats qu’ils fassent la démonstration de leurs capacités d’enseignement en donnant un cours à titre de professeurs invités devant une classe de premier cycle, ou une simulation de conférence devant les professeurs du département. Il est essentiel de savoir clairement ce qu’attend le comité d’embauche sur le plan de la communication de la recherche ou de l’énoncé du cours. Le principal est de faire la preuve que vous avez les compétences fondamentales nécessaires pour enseigner au niveau post-secondaire, et que vous pouvez discuter d’un sujet qui ne relève pas de votre domaine d’expertise. (Le sujet du cours est souvent, mais pas toujours, choisi par le département qui vous accueille.)
Il est également avantageux de dresser mentalement la liste des questions à poser lorsque vous vous trouvez sur le campus. Lorsque vous rencontrez le président ou le doyen du département, interrogez-le sur les responsabilités de l’enseignement et les critères de titularisation. Interrogez les membres du département sur les effectifs et les profils des étudiants, les ressources et les opportunités de progression pour les professeurs, les évaluations et l’avancement, la structure du département, les embauches prévues et les ressources de la bibliothèque. Demandez également quand et comment le département prendra sa décision. Il est inapproprié de poser des questions sur les autres candidats et un processus d’embauche mené comme il convient vous tiendra dans l’ignorance de ces informations jusqu’à ce que la décision finale ait été prise. Portez ce que vous considérez être une « tenue formelle » ; essayez de vous habiller de façon « professionnelle », mais tout en vous sentant bien et en conservant votre aisance de mouvement. Dans certains contextes, on peut accepter un habillement culturel spécifique, voire s’y attendre. Vous pouvez trouver davantage d’informations dans Affaires universitaires[2] et The Chronicle[3] ; bien que ces articles portent surtout sur les entrevues en milieu universitaire, vous pouvez vous servir des informations que vous y trouverez pour vous préparer à n’importe quel type d’entrevue.
Il ne vous est pas nécessaire de donner de détails personnels aux personnes qui vous interrogent en entrevue, mais ne vous sentez pas obligé d’en rester uniquement aux sujets professionnels ; il est utile et important que les gens sachent que vous avez d’autres centres d’intérêt. Leur laisser savoir quelles sont les choses que vous aimez faire durant votre temps libre est un important moyen pour eux de vous connaître, en tant que collègue potentiel. En général, vous pourrez répondre à des questions innocentes au sujet de votre situation personnelle avec un peu de tact, tout simplement.
Mais tous les conseils ne pourront rien changer au fait que les entrevues, et le processus d’embauche en lui-même, peuvent paraître remplis d’interactions arbitraires et de décisions inattendues. Le bon candidat est celui qui se montre enthousiaste devant le travail proposé, qui apporte de nouvelles idées à l’université et qui montre des promesses de réalisations futures. Même si vous n’obtenez pas le poste, cela vous donnera une opportunité de pratiquer les échanges verbaux et de nouer de précieux contacts. Et cela, c’est une réussite !
Exemples de questions posées en entrevue pour les postes universitaires
Les comités d’embauche posent une grande variété de questions et il est impossible de savoir ce que l’on vous demandera exactement. Cependant, certaines questions sont fréquemment posées. Réfléchissez à la façon dont vous pourriez répondre à celles-ci :
· Comment décririez-vous vos intérêts de recherche et leur relation avec notre département ?
· Y a-t-il dans cette université d’autres programmes ou groupes de recherche avec lesquels vous aimeriez être en contact ?
· Quels cours aimeriez-vous enseigner au premier cycle et aux cycles supérieurs ?
· Comment enseigneriez-vous un cours d’introduction ?
· Quelle est votre philosophie d’enseignement ?
· Quelles sont vos méthodes d’enseignement ?
· Quels types de devoirs trouvez-vous les plus efficaces ?
· Comment pensez-vous créer des liens avec les étudiants dans notre université (rurale, urbaine, francophone, etc.) ?
· Quelle expérience de l’administration pouvez-vous apporter au département ? Êtes-vous prêt à siéger sur des comités ?
· Aimeriez-vous travailler avec des étudiants diplômés ? Quels types de projets de recherche et de méthologie voudriez-vous les voir mettre en œuvre ?
Questions que vous pouvez poser au département et aux personnes qui vous interrogent en entrevue
· Quelles sont les caractéristiques démographiques de la population estudiantine dans ce département ? Viennent-ils de tout le Canada ? Est-ce qu’ils font la navette de chez eux à l’université ou est-ce qu’ils vivent en résidence ? Quels sont les problèmes qui les concernent ?
· Est-ce que des conférences sont données par des professeurs ou des étudiants de deuxième ou troisième cycle ? Y a-t-il des séminaires de recherche ou des conférences ordinaires ?
· Existe-t-il des bourses ou des subventions de recherche délivrées par le département pour les professeurs débutants ? Les professeurs peuvent-ils obtenir des subventions de voyage ?
· Comment les professeurs sont-ils évalués pour leur titularisation ou leur avancement ?
· Où vivent la plupart des professeurs ?
h. Profil professionnel : Ornella Nzindukiyimana
Quel est votre rôle actuel ?
Je suis professeure adjointe et j’enseigne à tous les niveaux, à l’exception des premières années. Depuis que je travaille dans une petite université de premier cycle, je prépare mes propres cours, je les donne et, en général, j’évalue moi-même les travaux écrits. De pair avec cela, je supervise les travaux des étudiants ayant obtenu des mentions et/ou les travaux dirigés. J’effectue également des recherches, je fais des demandes de subvention, je publie autant que possible dans des revues savantes réputées et je siège sur quelques comités.
Quels diplômes avez-vous ?
Un baccalauréat en science avec une spécialisation en cinétique du mouvement humain (avec mention), une maîtrise en cinétique humaine et un doctorat en kinésiologie.
Avez-vous travaillé durant vos études, et si oui, vos emplois avaient-ils un lien avec votre diplôme ?
Pendant toutes mes études de premier cycle et de maîtrise, j’ai travaillé comme éducatrice en science et comme conseillère au camp des sciences du Musée des sciences et de la technologie du Canada. Tout en terminant ma maîtrise et mon doctorat, j’ai travaillé comme assistante de recherche et chargée de cours, ce qui était la première fois où j’avais un emploi véritablement universitaire. À ce titre, je surveillais et notais les devoirs écrits, mais j’avais aussi par intermittence la possibilité de donner des cours en tant qu’enseignante invitée dans certaines classes.
Quand avez-vous commencé à postuler pour des emplois correspondant à votre dernier diplôme ?
J’ai commencé à envoyer des candidatures durant ma seconde année de doctorat, tout de suite après avoir passé mon examen général.
Pouvez-vous nous dire brièvement quel est l’outil de recherche ou le programme universitaire de soutien que vous avez trouvé utile dans votre recherche d’emploi ?
Ma source principale était le Listserv de la North American Society for Sport History, dont je suis membre. J’ai découvert que les Listserv fournissent d’excellentes informations au sujet des offres d’emploi et je les recommanderais.
Pouvez-vous décrire brièvement la compétence qui vous a été la plus utile dans votre candidature à votre poste actuel ?
Je crois que mon expérience en enseignement a été déterminante lorsque j’ai postulé pour être chargée de cours. Dans ma candidature, je devais démontrer que j’avais été capable de trouver un équilibre entre un fort portfolio de chercheuse et une charge de cours complète.
Pouvez-vous nous donner des conseils d’après votre expérience de travail sur les comités universitaires ?
La meilleure façon d’aborder le travail sur les comités est de ne pas prendre plus de responsabilités que nécessaire. En tant que jeune professeure, il est impératif de « protéger » le temps que l’on consacre à la recherche, surtout lorsque l’on a déjà une lourde charge d’enseignement. N’entreprenez pas de tâches de service qui exigeront trop de vous. Les collègues plus expérimentés devraient pouvoir vous aider à naviguer entre les options possibles.
Comment êtes-vous parvenue à équilibrer vos préférences personnelles, par exemple les villes où vous préfériez vivre ou non, les institutions ou les entreprises dans lesquelles vous vouliez travailler ou non, avec la nécessité de trouver un travail et d’acquérir de l’expérience ?
Si tôt dans ma carrière (c’est ma deuxième année de professeure en voie de titularisation), je n’ai pas beaucoup de choix possibles ni le luxe de choisir ce que je veux. Il était important pour moi d’être prête à déménager là où se trouvait l’emploi. La seule limite, dans mon cas personnel, était que je ne voulais pas aller aux États-Unis. Le fait d’acquérir de l’expérience de bonne heure prime sur l’endroit où l’on veut ou ne veut pas vivre. L’expérience vous donne davantage d’opportunités futures.
À la fin de vos études, qu’auriez-vous aimé savoir au sujet de la recherche d’emploi ?
J’aurais aimé avoir une vue d’ensemble réaliste de ce que je pouvais faire avec mon diplôme hors du monde universitaire, être beaucoup mieux informée sur mes options possibles et avoir un plus grand éventail de choix. J’aurais aussi aimé pouvoir discuter de mon itinéraire de carrière avec mes mentors, pour me faire une idée de ce que signifie réellement l’université, au lieu d’attraper au vol ce qui se présentait. Enfin, j’aurais aimé savoir ce que recherche en général un comité d’embauche dans une candidature.
[1] https://www.oise.utoronto.ca/orss/UserFiles/File/Creating_your_academic_cv_handout_1.pdf.
[2] Malheureusement cet article n’existe qu’en anglais : Jonathan Thon, « Preparing for the Academic Job Interview », University Affairs, 12 janvier 2016, en ligne, https://www.universityaffairs.ca/opinion/the-black-hole/preparing-for-the-academic-job-interview/.
[3] The Chronicle for Higher Education, « How to Dress for your Interview », https://www.chronicle.com/article/how-to-dress-for-your-interview/#:~:text=Female%20candidates%20can%20get%20away,present%20the%20least%20professional%20image.