Montréal | Ottawa, 9 février 2021
À l’attention de M. Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario,
M. le Premier ministre Ford,
La Société historique du Canada et l’Institut d’histoire de l’Amérique française s’allient aujourd’hui pour dénoncer la logique marchande mise de l’avant dans le processus de restructuration de l’Université Laurentienne. En proposant de réduire le nombre de programmes offerts et le nombre de postes de professeurs en fonction de la fréquentation étudiante de ces programmes, cette restructuration menace la mission même de l’Université Laurentienne, reconnue comme moteur de développement régional et cœur de la communauté franco-ontarienne du Moyen-Nord.
En tant qu’institution d’enseignement supérieur bilingue en milieu régional, la rentabilité des programmes offerts à l’Université Laurentienne ne peut se mesurer uniquement en fonction du nombre d’admissions. L’enseignement des programmes en Lettres et Humanités, ainsi que l’enseignement en français sont des composantes essentielles au rayonnement culturel et économique de la région du grand Sudbury. En tant que lieu de recherche et d’enseignement en français, l’Université Laurentienne est un pilier du dynamisme de la région et de la vitalité de la communauté franco-ontarienne en contexte minoritaire.
Elle mérite d’avoir les moyens de poursuivre cette mission. Or, force est de constater que depuis les 15 dernières années, l’institution accuse un déficit croissant, avoisinant aujourd’hui les 25 millions de dollars. Situation, on s’en doute, aggravée par la pandémie de Covid-19.
Il est primordial que votre gouvernement s’engage à préserver l’accès à l’éducation post-secondaire en français en Ontario en bonifiant le financement universitaire. Afin d’éviter que l’Université ne soit mise devant l’obligation financière de couper dans ses programmes en fonction de la fréquentation étudiante, votre gouvernement doit faire mieux en matière de financement public. Avec le plus faible investissement dans l’éducation post-secondaire per capita au pays, le gouvernement de l’Ontario a contribué à créer la crise financière dans laquelle se trouve l’Université Laurentienne.
Nous appelons donc votre gouvernement à respecter les francophones et les francophiles de la province en finançant adéquatement l’Université Laurentienne. À cette fin, nous mettrons à contribution la voix de nos membres et du grand public en leur demandant de partager cette lettre que nous rendrons publique, et nous les inciterons à communiquer directement leurs préoccupations à votre administration. Nous espérons que vous reconsidérerez votre soutien à cette institution de première importance.
En vous priant de recevoir, M. Ford, nos salutations distinguées,
Penny Bryden Brigitte Caulier
Présidente Présidente
Société Historique du Canada Institut d’histoire de l’Amérique française