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Réforme des programmes scolaires de l’Alberta

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L’honorable Adriana LaGrange,
Ministre de l’Éducation
228, édifice de l’Assemblée législative
10800 – 97 Avenue
Edmonton, AB
T5K 2B6
education.minister@gov.ab.ca

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Madame la Ministre LaGrange,

La Société historique du Canada représente les historiens professionnels du Canada et, naturellement, nous portons une attention particulière aux programmes d’études dans le but d’encourager les meilleures pratiques en matière d’enseignement de l’histoire.  Au cours des vingt dernières années, les chercheurs en éducation ont fait des percées spectaculaires dans la compréhension de la façon dont les enfants se situent dans l’histoire et de la meilleure façon dont ils peuvent apprendre le passé.  La principale conclusion de ces recherches est que, s’il est important d’enseigner aux élèves des faits sur le passé, se concentrer sur la mémorisation des faits pour eux-mêmes est une approche vouée à l’échec.

Les changements proposés au programme d’études sociales de la maternelle à la 12e année en Alberta comportent un contenu qui est le bienvenu, notamment l’attention portée à la diversité religieuse et ethnique, aux Premières nations, au codage informatique et au consentement sexuel. Cependant, notre principale réflexion sur le nouveau programme est qu’il est trop axé sur la mémorisation et ne reflète pas les avantages pédagogiques des deux dernières décennies.  Des recherches menées par des universitaires canadiens comme Peter Seixas, Stéphane Lévesque, Tom Morton et l’Américain Sam Wineburg démontrent que les élèves ont des capacités différentes selon leur âge mais que, même en maternelle, ils peuvent faire un lien avec la compréhension de l’histoire si on leur présente des concepts comme le contexte, la signification, l’interprétation, la cause et la conséquence.

Le fait de se concentrer presque exclusivement sur le contenu du programme d’études sociales réduit les avantages des changements proposés.  Il y a toujours plus de choses que les gens peuvent apprendre, plus de bribes d’information et plus de faits.  Mais si la révision du programme d’études avait inclus des propositions visant à initier les élèves aux concepts et stratégies historiques clés, la valeur de leur éducation historique irait bien au-delà de la simple mémorisation des faits.  En effet, les études sociales seraient semblables aux cours de STIM comme étant essentielles à l’augmentation des capacités de résolution de problèmes.  Le système d’éducation de l’Alberta développerait les compétences qui garantiraient l’engagement critique de la population future.  Il serait tragique de rater cette occasion, alors que tant d’intervenants ont réclamé ce genre de révisions.

Dans le cadre de son engagement à soutenir l’enseignement de l’histoire, la SHC s’est associée à une importante initiative financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada afin de présenter cette recherche aux enseignants, aux commissions scolaires et aux ministères de l’Éducation.  Ce projet, intitulé Penser historiquement pour l’avenir du Canada, est un partenariat qui regroupe 10 universités et 15 autres organisations. Si votre ministère souhaite avoir accès aux dernières recherches sur la pédagogie des études sociales et la conscience historique des enfants à différents âges, nous vous encourageons à communiquer avec le projet basé à l’Université de l’Alberta.

Cordialement,

Dr. Penny Bryden
Présidente
Société historique du Canada

cc. Premier ministre Jason Kenney

La réponse (en anglais) de la ministre LaGrange – le 20 août 2021