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Université Laurentienne – La SHC encourage le gouvernement de l’Ontario à minimiser les dommages causés en prenant des mesures pour protéger le financement de la recherche et les conventions collectives négociées de bonne foi

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Le très honorable Doug Ford
Premier ministre de l’Ontario
Édifice de l’Assemblée législative
Queen’s Park
Toronto (Ontario)
M7A 1A1

M. le Premier ministre Ford :

La Société historique du Canada a déjà exprimé sa profonde inquiétude au sujet de la restructuration de l’Université Laurentienne qui a entraîné l’élimination des programmes d’histoire en français, la rupture des liens avec les collèges fédérés engagés dans l’éducation en langue française et la mise à pied subséquente de professeurs permanents et non permanents.

Bien que la restructuration financière ait été ressentie le plus durement par les programmes de langue française et les professeurs qui les dispensent, cette restructuration aura des suites qui se feront sentir d’autres universités d’un bout à l’autre du pays.  J’écris maintenant pour encourager votre gouvernement à minimiser les dommages causés en prenant des mesures pour protéger le financement de la recherche, les conventions collectives négociées de bonne foi dans le secteur public et l’intégrité du système d’éducation au Canada.

Premièrement, l’utilisation par l’administration de l’Université Laurentienne des fonds de recherche demandés et accordés à des membres du corps professoral par les organismes de financement de la recherche des trois Conseils pour couvrir les déficits budgétaires de l’établissement dans son ensemble a sérieusement ébranlé la confiance dans la capacité des universités à gérer ses comptes.  Les trois Conseils ont sûrement raison de se demander si l’on peut confier des subventions de recherche importantes et des partenariats de financement à des chercheurs dont les finances de leurs universités sont opaques. Un environnement de recherche dans lequel les institutions sont coupables de rediriger les fonds de recherche ne peut être maintenu, et des mesures doivent être prises pour garantir l’intégrité de la gestion financière des universités.  Les chercheurs ne peuvent être punis pour la mauvaise gestion d’une université. Les petites universités régionales sont particulièrement vulnérables aux questions relatives à leur stabilité financière à long terme, compte tenu des ralentissements économiques, de l’évolution démographique et des dons limités des anciens.

Deuxièmement, l’utilisation de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC) pour restructurer radicalement une institution publique est sans précédent au Canada, et a clairement des implications pour toutes les autres universités et institutions publiques à travers le pays. Votre gouvernement n’a rien fait pour empêcher que cela ne se produise, même si ce n’était pas l’intention de la LACC. Nous demandons instamment à votre gouvernement de faire pression pour que cette loi soit modifiée et qu’elle ne puisse plus être utilisée dans le secteur public ontarien à l’avenir.

Enfin, les décisions prises à l’Université Laurentienne témoignent de la marchandisation croissante du savoir et envoient un message troublant aux institutions de tout le Canada.  Loin d’être reconnues comme offrant un service à la société, les universités sont de plus en plus considérées comme de simples institutions génératrices de profits.  Les décisions d’éliminer l’un des seuls programmes d’études supérieures en histoire dans le Nord de l’Ontario, l’un des plus anciens programmes d’études autochtones du pays et le seul programme de premier cycle en histoire de langue française dans le Nord de l’Ontario ont été prises sans tenir compte de l’important service que ces programmes offraient.  Les habitants du Nord de l’Ontario n’ont maintenant plus accès à leur propre histoire, et une menace similaire pèse sur d’autres communautés.  Si le recouvrement des coûts est le seul facteur déterminant de l’avenir d’un programme, ou même de l’avenir d’une université, nous avons pris un virage dangereux dans notre engagement envers l’éducation au Canada.

Les décisions prises par l’Université Laurentienne ont déjà causé beaucoup de dommages et de pertes.  Le rétablissement des programmes qui offrent un service si essentiel à la population du Nord de l’Ontario et à la communauté francophone de l’Ontario permettra de réparer une partie des dommages.  Il en va de même pour les mesures visant à protéger l’enseignement supérieur en Ontario.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes sentiments distingués,

Penny Bryden
Présidente
Société historique du Canada