Depuis une dizaine d’années, dans le sillage du « tournant visuel », de plus en plus d’historiens analysent les médias visuels dans leurs recherches et en classe avec leurs étudiants. Durant la même période, les historiens ont accordé une plus grande attention aux groupes jusqu’alors marginalisés. Cet effort a encore gagné en importance récemment, car la visualisation et l’analyse des représentations historiques permettent aux historiens de brosser un tableau plus nuancé et plus complexe du passé.
La capacité de faire une analyse visuelle critique est une compétence essentielle pour vivre dans notre univers médiatisé. Cela joue en notre défaveur lorsque les gens regardent les images qu’ils voient sans poser de questions, que ce soit dans les publicités, sur les sites web, dans les films, à la télévision et dans les photographies. Images qui semblent avoir des prétentions particulièrement fortes de représentation objective en raison de ce que Roland Barthes appelle « l’effet de réel ». Une telle attitude non critique à l’égard du contenu visuel peut laisser le consommateur ouvert à la désinformation, ce qui, en retour, peut affecter sa prise de décision.
Les images et textes ci-dessous qui ont été publiées dans le numéro 5.1 d’Intersections, nous offre l’occasion de mettre en valeur le pouvoir de l’analyse visuelle critique. Nous avons invité des chercheurs à nous soumettre des images, accompagnées de courts essais, qui expliquent comment une analyse visuelle critique d’images de ceux qui vivent en marge de la société peut énormément améliorer notre compréhension du passé, y compris celle d’histoires autochtones marginalisées.