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Survivre financièrement. Le financement des études supérieures

3.  Survivre financièrement. Le financement des études supérieures

Révisé et augmenté par Andrew M. Johnston, Ph.D., professeur agrégé, Université Carleton

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De nombreux étudiants de deuxième et troisième cycles obtiennent un financement pour toute la durée de leurs études, ou du moins une partie. Cependant, celui-ci provient rarement d’une seule source. Il vous faudra rechercher activement une grande diversité de sources de financement, qui vont des bourses pour la recherche et les déplacements, des prix et récompenses pour les travaux d’écriture, jusqu’à divers emplois sur le campus ou ailleurs. Outre le fait qu’il s’agit de sources essentielles de soutien financier – en plus d’autres aides, telles que les ordinateurs et les contrats de recherche et d’enseignement –, les bourses de voyage et les bourses doctorales consolident le moral et la confiance en soi, vous permettent d’améliorer votre curriculum vitae (CV) et vous confèrent un certain prestige. Vous pouvez utiliser ces prix et subventions comme des blocs de maçonnerie qui vous permettront d’obtenir d’autres bourses et d’autres contrats qui vous procureront le financement nécessaire pour achever votre programme d’études. Ici, nous vous indiquons les différentes possibilités de financement pour vous aider à prendre le meilleur départ possible sur le plan pécuniaire.

Dans l’idéal, les étudiants devraient avoir un financement assuré pour chaque année de maîtrise et de doctorat ainsi que pour quelques années d’études postdoctorales. Cependant, il faut être réaliste quant à vos chances d’atteindre ce niveau de sécurité financière. Concrètement, les fonds sont limités et la concurrence est rude pour la plupart des emplois et des attributions de bourses. Les frais d’inscription sont moins élevés au Québec, mais les universités anglo-canadiennes disposent souvent de davantage de fonds propres destinés aux étudiants diplômés que les universités francophones de cette province. S’assurer un bon financement à partir de différentes sources prend du temps et de l’énergie ; heureusement, beaucoup d’universités et de départements organisent régulièrement des ateliers de financement, et quelques universités disposent de « spécialistes des demandes de bourses » pour vous aider à préparer une bonne candidature.

Il vous faudra envisager non seulement les bourses d’études et les emplois subventionnés par votre département, mais aussi les emplois extérieurs au département et à l’université. Vous devriez commencer à chercher de bonne heure, avant d’intégrer un programme, et « ratisser large ». Prenez conseil auprès du bureau de la recherche et de l’emploi de votre université, de votre directeur des études supérieures, de votre directeur de thèse et d’autres étudiants ayant déjà obtenu des bourses et décroché des emplois.

Il existe également des fonds ciblant spécialement les étudiants PANDC, bien que cette pratique soit plus fréquente aux États-Unis qu’au Canada. Cependant, en 2019, le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada a inauguré le programme des Mesures favorisant l’épanouissement du talent autochtone pour que les demandes de bourses des candidats au doctorat qui s’identifient comme autochtones soient prises en considération au-delà des quotas de leur établissement. Les étudiants inuit, métis et des Premières nations ont également la possibilité de soumettre leur candidature à une grande variété de bourses d’études par l’intermédiaire du bureau des études supérieures, du gouvernement fédéral, ou de leurs instances locales, métisses ou des Premières nations.

Si vous avez un handicap, vous pouvez avoir accès à certaines aides. Pour connaître ces possibilités de financement, renseignez-vous auprès du bureau des études supérieures et/ou des associations d’étudiants diplômés de votre institution.

Et si jamais vous vous trouviez en grande difficulté financière, rien ne vous empêche d’aller voir votre superviseur ou votre directeur d’études en lui disant simplement : « je suis fauché… vous n’auriez pas un travail pour moi ? »

Étudier en étant salarié

Ici nous évoquons les possibilités d’emploi sur le campus et ce que cela implique pour vos perspectives de carrière. Cette section s’adresse surtout aux étudiants canadiens. Les étudiants étrangers doivent s’acquitter de frais d’inscription élevés ; si vous êtes un étudiant « à visa », contactez le bureau des étudiants internationaux de votre université pour vous renseigner sur les postes que vous pouvez occuper. En tant qu’étudiant étranger, vous serez soumis à des restrictions d’emploi spécifiques, mais vous bénéficierez également d’opportunités d’emploi particulières ; certains emplois sur le campus sont susceptibles de vous être réservés, tels que les contrats d’auxiliaires d’enseignement pendant les sessions d’été.

Votre département peut vous proposer des emplois universitaires à temps partiel. C’est le plus souvent de cette façon que les universités financent leurs étudiants. L’intitulé de ces emplois varie, depuis assistant de recherche jusqu’à auxiliaire d’enseignement ou chargé de cours à temps partiel, mais ils rentrent tous dans la catégorie de l’emploi des étudiants des cycles supérieurs. L’offre d’emploi peut se présenter comme une incitation à intégrer un programme d’études supérieures, ou au moment où vous êtes admis dans ce programme, ou lors de votre deuxième ou troisième année. Toutes les tâches que vous effectuez en tant qu’étudiant de deuxième ou troisième cycle pour un professeur ou une équipe de recherche dirigée par des professeurs ou un département devraient être payées, et votre contrat doit stipuler le nombre d’heures travaillées par semaine selon un calendrier déterminé dès le début du semestre. De nombreuses universités ont également des syndicats d’étudiants salariés des cycles supérieurs qui précisent vos conditions de travail (en 2019, il y avait 25 syndicats de ce type au Canada). Certaines bourses d’études imposent une limitation au nombre d’heures de travail salarié. Vous devrez discuter de vos tâches avec la personne en charge de l’emploi que vous avez accepté. Lorsque vous en connaîtrez les détails, vous pourrez décider d’accepter cet emploi ou non. Assurez-vous toujours que l’offre d’emploi et ses exigences soient détaillées par écrit. Lorsque cela est possible, assurez-vous que vos tâches et votre échelle salariale soient conformes à ce qui est spécifié par votre syndicat. Tenez le compte de vos heures et communiquez avec votre directeur d’études si vous avez atteint la limite de vos heures hebdomadaires ou semestrielles.

Gardez à l’esprit que même si l’on vous a promis un certain montant de financement sous la forme d’un contrat de chargé de cours, la plupart des départements exigeront que vous soumettiez votre candidature à certains emplois en particulier (tout en sachant qu’il est possible que vous ne soyez pas encore capable d’être chargé de cours pour le cours que vous souhaitez ou pour lequel vous vous sentez le plus qualifié). Veillez soigneusement aux dates limites des candidatures et des demandes de renouvellement. Soumettez vos candidatures bien avant l’échéance. Votre directeur d’études devrait être au courant de vos progrès et être capable de vous orienter vers les emplois auxquels vous pouvez postuler. L’attribution d’un financement aux étudiants de deuxième et troisième cycles dépend de la taille de votre département et de ses ressources, et du fait qu’il soit lié ou non par une entente syndicale. La plupart des étudiants des cycles supérieurs employés dans la plupart des universités du Canada sont à présent protégés par des syndicats, le plus souvent le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Les contrats d’assistants de recherche

Être assistant de recherche vous aidera à acquérir de précieuses compétences tout en vous laissant des horaires plus flexibles que ceux des chargés de cours. En tant qu’assistant de recherche, vous pourrez travailler pour un professeur, ou pour une équipe facultaire ; si vous étudiez dans une université francophone du Québec, cette équipe de recherche est susceptible d’avoir des liens avec une équipe universitaire belge ou française. Vous devrez effectuer l’une des tâches suivantes (ou plusieurs) : compiler des données statistiques, contribuer à la publication d’un manuscrit, organiser une collection d’archives, créer un site Internet, réaliser l’index d’un livre, photocopier des articles publiés ou des sources primaires, mener ou transcrire des entrevues d’histoire orale, ou monter une exposition muséale. Dans certaines universités, vous aurez le choix entre être assistant de recherche ou chargé de cours. Lorsque c’est possible, essayez d’obtenir un contrat d’assistant de recherche au moins une fois lors des années que vous passerez aux études supérieures, pour développer vos compétences en matière de recherche. Les étudiants souhaitant faire carrière en histoire publique tireront particulièrement profit de tels emplois.

Lorsqu’une université vous embauche en tant qu’assistant de recherche, il est plus que probable que vous soyez payé sur les fonds qu’un professeur ou un groupe de professeurs ont obtenus. Autrement dit, ces professeurs investissent leurs propres fonds de recherche dans votre formation. Soyez professionnel et respectez le nombre d’heures et le calendrier de travail convenus. Gardez-vous de croire que vous pourrez effectuer les tâches assignées en moins de temps que ne le spécifie le contrat ou que vous pourrez les faire à la dernière minute, car, inévitablement, vous n’y arriverez pas et vous décevrez votre professeur/employeur. Si votre situation change en cours de contrat et que vous vous trouvez dans l’impossibilité de respecter l’accord initial, parlez-en au professeur qui vous a embauché. Souvenez-vous qu’il s’agit d’une entente professionnelle et que vous pourriez avoir besoin un jour que cette personne écrive une lettre de référence pour vous. Vous ne voudriez pas que l’on dise de vous qu’en tant qu’assistant de recherche, vous n’êtes pas fiable.

Si l’on ne vous a pas attribué de financement ou si vous avez besoin d’un emploi supplémentaire, vous pouvez rechercher un travail en rapport avec le monde « savant » en dehors de votre département : les historiens travaillant pour le gouvernement ou pour des musées, les « laboratoires d’idées » et autres organismes pourraient avoir des emplois à proposer. Cherchez autour de vous et faites savoir à votre superviseur et aux autres professeurs du département que vous cherchez du travail. En dehors des universités, le rôle « d’assistant de recherche » est susceptible d’exiger des compétences allant au-delà de la recherche sur les sources primaires et de l’analyse des sources secondaires. Les ministères ou instances gouvernementales, par exemple, verront d’un bon œil votre capacité d’écrire de manière succincte, votre savoir-faire technologique, vos compétences langagières ou le fait que vous soyez à l’aise sur les médias sociaux. En tant qu’étudiant de cycle supérieur en histoire, vous vous construisez des bases en recherche et en écriture, mais pour trouver de l’emploi, il vous faudra affûter de multiples compétences.

Durant les deux dernières décennies, la recherche sur les revendications territoriales autochtones et les processus de réparations a permis de procurer de nombreux emplois en dehors des universités. Ces emplois peuvent présenter une opportunité significative de mettre la recherche historique au service de la rectification d’injustices commises dans le passé envers les peuples et les communautés autochtones. Mais il vous faut savoir que vous consacrer à la défense d’une cause pour certains organismes pourrait vous empêcher de témoigner à l’avenir en faveur de ces mêmes causes. Les comités de sélection des chercheurs et des experts du domaine juridique ont fortement tendance à privilégier la neutralité.

Informez-vous bien au sujet des contraintes que les instances subventionnaires de votre département ou des trois conseils imposent au travail à l’extérieur des universités. Certaines bourses d’études ne sont attribuées qu’à la condition que le récipiendaire ne travaille pas et/ou ne travaille que durant un nombre d’heures limité en dehors de son projet d’études supérieures subventionné.

Les charges de cours

En même temps qu’elles apportent une aide essentielle au corps professoral, les contrats de chargés de cours sont conçus pour vous faire acquérir une compétence en enseignement. À l’instar d’un contrat d’apprentissage, ces contrats vous donnent l’opportunité d’apprendre à devenir un professeur d’université sous une supervision professionnelle. Vous pourrez parfois acquérir une certaine expérience en donnant des cours extérieurs à votre champ particulier. Et si c’est parfois une bonne idée de donner plusieurs cours différents en tant que chargé de cours, le fait de donner le même cours plusieurs fois représente moins de charge de travail. Cela peut s’avérer une stratégie utile, si l’occasion se présente à vous, afin que vous puissiez vous concentrer sur votre rechercher et votre écriture.

Il existe au moins deux types d’assistance à l’enseignement : noter les travaux des étudiants, ou diriger des discussions en petits groupes ou des tutoriels au sein d’une classe. Une charge de cours comprend en général ces deux ensembles de tâches. Par contraste, un correcteur, qui note les travaux des étudiants, a un rôle plus limité. Les contrats d’auxiliaires d’enseignement qui combinent l’enseignement tutoriel et la notation sont plus nombreux dans le Canada anglophone, bien que les universités tant francophones qu’anglophones se reposent assez lourdement sur les correcteurs.

Lorsque vous travaillez comme auxiliaire d’enseignement dans un cours dirigé par un professeur de l’université, ce professeur a la responsabilité de votre conduite dans ce cours. Par conséquent, il est probable que ce sera lui qui stipulera ce que les étudiants auront à faire (par exemple, des lectures hebdomadaires en tutoriel et des sujets de rédaction), en tout ou en partie. Ce professeur assistera souvent à l’un de vos tutoriels pour vous observer et il pourra également évaluer vos aptitudes à la notation. Dans l’idéal, votre instructeur vous donnera des « trucs » pour diriger les discussions et une grille d’évaluation pour noter les travaux écrits. Mais vous devrez sans doute toujours justifier auprès de lui pourquoi vous avez donné telle note à tel travail, et il est possible qu’il révise cette note. Parfois vos étudiants passeront par-dessus votre tête pour demander à l’instructeur qu’il modifie leur note. Tout cela est normal. Considérez cette fonction comme une opportunité d’apprentissage. Le directeur du cours ne fera pas que vérifier si vous vous acquittez de vos responsabilités ; il vous demandera également votre avis sur les sujets de travaux et les questions d’examens, et vous consultera pour savoir comment améliorer le cours. Dans l’idéal, votre relation devrait être collégiale, malgré le déséquilibre du pouvoir. En outre, les auxiliaires d’enseignement sont évalués à la fois par les étudiants de premier cycle et par leurs instructeurs ; cela peut être intimidant au début, mais rappelez-vous que vous êtes en apprentissage – leurs jugements vous aideront à apprendre.

Dans la plupart des universités canadiennes, les contrats d’auxiliaires d’enseignement sont protégés par des ententes syndicales et des formules bien établies qui stipulent le temps requis pour préparer un tutoriel d’une heure, ou pour noter un devoir de telle ou telle longueur, un examen final, etc. Dans la plupart des contextes encadrés par des syndicats, on exige que l’auxiliaire d’enseignement et le professeur se rencontrent à mi session pour évaluer la charge de travail de l’auxiliaire et vérifier si les deux parties sont satisfaites de leur relation contractuelle. Il arrive que des disputes éclatent entre l’auxiliaire et le professeur qui donne le cours, le plus souvent à propos des attentes envers l’emploi et les termes du contrat. Si vous vous trouvez dans cette situation, commencez par approcher la personne pour qui vous travaillez directement. Si cela vous met mal à l’aise, ou si vous l’avez déjà fait en pure perte, allez voir votre délégué syndical pour lui faire part de vos préoccupations au sujet de cette personne. Vous pouvez également vous adresser au directeur des études supérieures.

Que ces réunions formelles aient réellement lieu ou pas, assurez-vous que le professeur en charge de ce cours soit conscient des heures que vous avez travaillées et des tâches que vous avez accomplies. Il est crucial que vous-même et le professeur vous entendiez à l’avance sur vos obligations en tant qu’auxiliaire d’enseignement, et que ce dernier surveille vos progrès durant tout le trimestre. Soyez professionnel, mais ne vous laissez pas non plus surcharger de travail ; les termes de votre contrat doivent être respectés des deux côtés.

Votre expérience de chargé de cours ou auxiliaire d’enseignement sera très précieuse lorsque vous chercherez un poste d’enseignant à temps plein. Les comités de recrutement recherchent des candidats ayant des compétences pédagogiques. Il est tout à fait dans votre intérêt de bien faire et que des observateurs du corps professoral témoignent de vos succès dans la classe. Que ce soit sous la forme de lettres de recommandation ou de rapports du département, les commentaires des professeurs, soutenus par les évaluations des étudiants, donneront du poids à vos candidatures à d’autres emplois. Il sera utile pour vous que vos performances soient évaluées de différentes façons. Les évaluations des étudiants du cours peuvent parfois s’avérer problématiques, en particulier pour les femmes et les PANDC qui sont fréquemment soumises à des critères différents. Les universités en sont conscientes, aussi mieux vaut que votre dossier contienne également des évaluations par vos professeurs et par les pairs. Quoi qu’il en soit, prenez la position de chargé de cours au sérieux !

Il ne vous est cependant pas nécessaire d’exercer cette fonction chaque année de votre cursus d’études supérieures. Visez le prix et finissez votre thèse ! Bien que les fonctions d’auxiliaire d’enseignement constituent un travail gratifiant, qui vous aide à payer vos factures, c’est aussi un travail exigeant et chronophage. Bien sûr, certaines semaines d’enseignement seront plus éprouvantes que d’autres, et il est plus facile de donner un cours pour la seconde fois que pour la première fois. Mais ne commettez pas l’erreur de consacrer l’essentiel de votre semaine de travail à un emploi à temps partiel payé sur la base de 10 à 15 heures par semaine. Vérifiez ce que stipule votre contrat. Si votre syndicat a établi que noter un devoir de 8 à 10 pages prend 20 minutes, alors suivez cette formule. Vous apprendrez à être efficace (cela fait partie de la formation). Les contrats de chargés de cours sont conçus pour financer vos études supérieures, et certains étudiants s’y lancent avec beaucoup d’aptitudes et d’enthousiasme. Mais soyez toujours attentifs à ne pas perdre de vue votre propre travail.

Candidatures

Pour donner vos propres cours

Certains étudiants de deuxième et troisième cycles ont la possibilité d’enseigner leurs propres cours, en procédant eux-mêmes à la planification, l’enseignement et la notation. Certains départements peuvent inviter des étudiants bien avancés dans leur doctorat à donner un cours relevant de leur spécialisation. Dans certaines universités, les étudiants sont en concurrence pour cette possibilité d’enseigner le cours qu’ils ont eux-mêmes proposé et conçu. Dans d’autres cas, le département fait connaître l’ouverture d’un emploi d’enseignement tant au sein de l’université qu’à l’extérieur. Certains départements se font une règle de ne pas embaucher leurs propres étudiants pour enseigner, aussi vous devrez vous renseigner sur la politique de votre département à ce sujet. Si les enseignants à temps partiel de votre université sont syndiqués, il se peut qu’ils aient un droit d’antériorité sur les cours soumis à candidatures. Dans certains départements, les étudiants au doctorat ont la possibilité de se préparer à l’enseignement en concevant un cours dans le cadre de leurs examens finaux. En outre, il existe des possibilités d’emplois dans l’enseignement par sessions dans des institutions extérieures à l’université, comme les CEGEP au Québec, les collèges communautaires, d’autres universités, etc. Pour beaucoup d’entre nous, le bonheur d’enseigner nous rappelle ce qui nous avait poussé à faire des études supérieures au départ.

Enseigner votre propre cours présente de nombreux avantages. Le fait de concevoir et d’enseigner un cours vous permettra d’acquérir d’importantes compétences sur le plan universitaire. Cela indique que vous maîtrisez le sujet que vous enseignez et démontre votre capacité de planifier et gérer un projet d’importance. Si vous envisagez une carrière universitaire, c’est une bonne idée d’enseigner l’un de vos propres cours durant vos études supérieures afin de savoir si vous aimez enseigner ou non. Cependant, vous n’avez pas besoin de donner de nombreux cours pour faire la preuve de vos aptitudes à l’enseignement universitaire, et de nombreuses personnes ayant obtenu leur doctorat sont embauchées sans même avoir cette expérience. Les comités d’embauche de professeurs ont besoin de savoir si vous êtes capables d’enseigner à des étudiants de premier cycle – que vous saurez rédiger le synopsis d’un cours, établir des listes de lectures instructives et, en règle générale, susciter l’intérêt des étudiants – mais peu d’entre eux vous demanderont de fournir une longue liste des cours que vous aurez donnés pour le prouver. Ils prendront aussi sérieusement en considération les bonnes évaluations que vous aurez obtenues en tant que chargé de cours, ainsi que la qualité des conférences ou cours magistraux que vous aurez donnés. Souvenez-vous que donner un cours peut vous prendre énormément de temps et que cela peut retarder l’avancement de votre thèse ; il vous faudra bien peser le pour et le contre lorsque vous devrez choisir entre ces opportunités d’enseigner et la nécessité de terminer votre doctorat.

Bien sûr, certains étudiants passent beaucoup de temps à enseigner, parfois pendant des années, moins par désir d’acquérir de l’expérience que pour des raisons de survie financière. Un bon dossier d’enseignement peut aider un étudiant du supérieur à obtenir d’autres contrats : les départements qui proposent des contrats à court terme (mais aussi précaires) préfèrent souvent les enseignants confirmés aux candidats ayant un profil de chercheur prometteur. Malheureusement, depuis les dernières décennies, les universités ont souvent opté pour les contrats à court terme moins onéreux pour remplir leurs charges d’enseignement : les chargés de cours représentent environ un quart du personnel enseignant de la plupart des universités canadiennes, mais enseignent de 30 à 40% des cours[1]. Les nouveaux étudiants diplômés du supérieur qui entrent, pour des raisons économiques, dans le cycle des charges de cours à plein temps voient progressivement diminuer leur capacité de poursuivre les projets de recherches et de publications qui leur sont nécessaires pour postuler à des emplois de professeurs. Sachez donner la priorité à ce qui compte pour votre avenir.

Bourses et subventions

Les départements ne représentent pas l’unique source de financement boursier des études supérieures, aussi avez-vous la possibilité de rechercher un soutien au-delà de votre propre programme. Votre département et l’École des études supérieures de votre université peuvent vous fournir de l’information au sujet des différentes sources extérieures de financement. Dans certains cas, les bourses de recherche ou les subventions peuvent être consacrées à compléter le financement des assistants de recherche du département. Il peut exister au sein de votre université des concours ouverts à tous les étudiants de deuxième et troisième cycles pour l’obtention de subventions – par exemple, les bourses de rédaction peuvent couvrir les frais d’inscription et d’autres dépenses, afin que les étudiants qui les obtiennent puissent se consacrer à plein temps à l’achèvement de leur thèse. Certains départements consacrent des fonds exclusivement à certains champs d’études, tels que l’histoire militaire canadienne, l’histoire des femmes ou l’histoire de certains groupes d’immigrants. De nombreux départements attribuent ponctuellement des bourses de voyage aux étudiants qui leur soumettent les meilleures propositions, afin de financer leur déplacement sur les lieux ou dans les archives concernées par leurs recherches. Une fois encore, il s’agit d’une pratique plus fréquente au Canada anglophone que dans les universités francophones du Québec.

Au Canada, les gouvernements fédéral et provinciaux, ainsi que les organismes publics consacrés à la recherche universitaire proposent une grande variété de subventions, par exemple, le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada (CRSH), organisme fédéral, et les conseils provinciaux tels que le Fonds de recherche du Québec pour la société et la culture (FRQSC) et l’Ontario Graduate Scholarship (OGS). Cependant, les dates limites des candidatures sont en octobre et novembre, c’est-à-dire bien avant les dates limites des candidatures aux facultés des études supérieures. Renseignez-vous auprès des organismes universitaires qui proposent des bourses de recherche et/ou de voyage aux étudiants, tels que par exemple l’Association d’études canadiennes et l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF). Vous pouvez également obtenir divers financements privés auprès de sources variées telles que des groupes communautaires, des congrégations religieuses ou des syndicats. Ces subventions varient de plusieurs milliers de dollars pendant plusieurs années jusqu’à un versement unique de quelques centaines de dollars. Elles peuvent être décernées par des individus, des familles, des associations ou des groupes bénévoles – par exemple, l’Imperial Order Daughters of the Empire (IODE), le Chinese Railroad Workers Descendants Association, la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités (FCFDU), ainsi que des groupes professionnels et d’affaires.

De nombreuses bourses sont réservées aux étudiants de deuxième et troisième cycles. Les étudiants en histoire peuvent également soumettre leur candidature à des bourses plus générales ou multidisciplinaires consacrées aux chercheurs en sciences humaines et sociales. Par exemple, le ministère du Patrimoine canadien attribue des fonds à l’étude des immigrants ou de diverses ethnies. En outre, de nombreuses bibliothèques et des centres d’archives aux États-Unis et en Europe proposent des bourses de voyage ou des subventions de recherche aux étudiants des cycles supérieurs. La concurrence pour ces financements est rude, mais vous pouvez certainement y prétendre.

Les organismes subventionnaires sont très soucieux de réduire les risques financiers. Conscients du peu d’argent qu’ils ont à distribuer, ils portent une grande attention à la fiabilité des références et aux preuves de productivité des candidats. Cela peut paraître injuste, mais un étudiant qui a déjà reçu une importante subvention aura plus de chances d’en recevoir d’autres, car il sera perçu comme « prometteur ». Mais il y a toujours des exceptions. Une candidature bien rédigée pour un projet d’envergure pourra remporter une bourse d’étude sur son seul mérite.

De nombreux étudiants sont déconcertés par la façon dont les bourses et subventions sont attribuées. Dans de nombreux cas, ce sont des professeurs de différentes universités qui siègent sur les comités de sélection. Dans certains cas, les membres des comités représentent une grande diversité de disciplines et ne connaissent pas les débats, le vocabulaire propre à la discipline ou les façons de faire familières aux historiens, ou ne s’y intéressent pas. Ils recherchent plutôt d’importants projets susceptibles d’intéresser le plus possible de monde. Dans de telles compétitions, c’est à vous qu’il revient de présenter votre projet en ayant conscience que vous vous adressez à un public de non-spécialistes, afin que votre proposition soit accessible aux non-historiens, et de faire valoir l’intérêt, la signification ou la pertinence de votre travail.

Dans certains concours, il vous sera peut-être nécessaire de démonter l’applicabilité de vos travaux au-delà du monde universitaire. Cela peut s’avérer vrai en particulier pour les bourses gouvernementales telles que celles du CRSH ou de la Fondation Pierre-Elliott Trudeau, ou pour celles des centres de recherche financés par le gouvernement. Bien qu’il soit plus facile pour des chercheurs en sciences sociales de faire valoir que leur recherche a de significatives implications sur les politiques sociales, les historiens ne peuvent pas – et ne devraient pas – se dérober à un tel défi. Après tout, la plupart des historiens ne sont-ils pas convaincus que leur recherche, qu’elle porte sur la Grèce antique, l’Europe médiévale ou la guerre froide au Canada, a son importance dans la façon dont nous comprenons les questions sociales et politiques d’aujourd’hui ? Pensez votre projet de façon créative, en l’inscrivant dans le monde contemporain.

L’apparente imprévisibilité de l’attribution des bourses et subventions peut décevoir les étudiants, ceux-ci la considérant un peu comme une loterie. Ils peuvent voir des étudiants ayant de moins bonnes notes qu’eux, ou moins de publications, recevoir des bourses, ou bien ils peuvent recevoir une bourse une année, mais voir leur candidature à la même bourse être rejetée l’année suivante. Ne vous laissez pas décourager, même si cela vous semble relever du hasard, voire être biaisé. Les comités changent ; certains sujets sont à la mode un moment puis passent de mode ; le bassin des candidats se modifie, en quantité et en qualité ; les lettres de recommandation varient d’une année sur l’autre. Efforcez-vous de soumettre votre candidature au plus possible de bourses et de subventions. Mais en fin de compte, restez concentré sur l’achèvement de votre thèse et, sur le plan intellectuel, ne laissez pas le système d’attribution des bourses miner votre confiance en vous.

Les candidatures

Étant donné l’énorme avantage que peut vous procurer l’attribution d’une bourse, vous devriez envisager de consacrer un temps considérable à la préparation de vos candidatures. (Même si vous ne l’obtenez pas, le temps que vous aurez passé à articuler votre projet dans un format succinct est inestimable.) Les organismes subventionnaires imposent de strictes dates limites aux candidatures, aussi commencez de bonne heure. Vous aurez besoin de temps pour préparer une bonne proposition de projet et obtenir des remarques et commentaires à ce sujet. Et vos personnes références auront également besoin que vous leur signaliez les dates limites bien à l’avance.

Il vous faudra également être bien organisé. Créez un fichier différent – à la fois électronique et en version papier – pour chaque candidature à un financement. Sauvegardez toute la correspondance courriel dans le fichier approprié. Conservez également les différents brouillons de votre proposition – on ne sait jamais, vous pourriez avoir besoin de les reprendre ou de les réutiliser à une date ultérieure. Mais assurez-vous de bien signaler votre version la plus récente. Suivez soigneusement les instructions pour chaque demande de bourse en particulier, et fournissez tous les documents demandés. Remplissez les formulaires de façon nette et précise. Ne dépassez pas la longueur recommandée. Souvenez-vous que les comités d’attribution reçoivent souvent des centaines de candidatures.

Bien entendu, les étudiants de deuxième et troisième cycles sont en concurrence pour l’obtention des bourses et subventions, mais il est possible de faire de la rédaction de ces demandes une entreprise collective. Le fait de dissimuler votre candidature à vos pairs pourrait vous être préjudiciable au final. Si vous avez obtenu une bourse, proposez aux autres étudiants de leur montrer la proposition qui vous a permis de remporter ce succès. De nombreux départements conservent des exemples précieux de candidatures réussies pour aider les autres étudiants à rédiger de bonnes candidatures. Lorsque vous rédigez votre proposition de recherche, n’hésitez pas à demander conseil aux autres. Demandez aux professeurs bien informés (et aux membres de la faculté qui ont eux-mêmes souvent réussi leurs candidatures) d’examiner votre candidature dans son ensemble, celle-ci pouvant inclure un budget et une description de votre carrière, ainsi qu’une description du projet de recherche proposé. Les professeurs et les étudiants des cycles supérieurs familiers de votre spécialisation sont susceptibles de vous faire d’utiles suggestions – de même que des professeurs extérieurs à votre champ d’études ; en fait, ces derniers sont peut-être les mieux à même d’identifier le jargon obscur ou les raccourcis susceptibles de prêter à confusion. Il est même possible que certains de vos professeurs aient siégé sur des comités d’attribution de bourses. Si votre université dispose d’un rédacteur officiel de demandes de subventions (vérifiez auprès du bureau de la recherche de votre université), prenez rendez-vous avec lui bien avant la date limite. Soyez ouvert aux remarques et tenez-en compte. En interrogeant un certain nombre de personnes, vous finirez bien sûr par avoir des avis contradictoires. Les gens qui vous seront les plus utiles sont sans doute ceux qui ont siégé le plus récemment sur les comités d’attribution de bourses et de subventions.

Lorsque vous soumettez votre candidature à un financement, rappelez-vous toujours de mettre l’accent sur vos points forts. C’est en décrivant clairement vos projets de recherche et de carrière que vous y arriverez le mieux. S’il y a quelques « blancs » inhabituels dans votre carrière, en raison par exemple d’une interruption à cause de responsabilités familiales, ou des lacunes dans votre recherche pour des raisons médicales ou à cause de lourdes charges d’enseignement, expliquez-en franchement et brièvement la raison. Vous n’avez pas à vous excuser des aléas de la vie.

Pour rédiger vos lettres de recommandation, choisissez des personnes qui pourront donner du poids à votre candidature. Il est toujours avisé de le demander à des professeurs bien connus dans leur domaine. Si vous travaillez sur un sujet qui exige plusieurs types de compétences, essayez de trouver des personnes références qui pourront attester de plusieurs d’entre elles. Si votre carrière a été cantonnée à un lieu particulier ou à une institution d’enseignement uniquement, vous pouvez essayer d’inclure une lettre de recommandation d’une personne travaillant dans un département reconnu au niveau national si cette personne a une bonne connaissance de votre champ d’études. Si vous êtes un étudiant confirmé et près de terminer sa thèse, il pourra vous être utile d’obtenir des lettres de recommandation de professeurs extérieurs à votre institution ; cela indiquera que votre travail a déjà été bien perçu. Mais pesez bien le pour et le contre de vos options : une lettre de recommandation très positive et soigneusement rédigée d’un professeur de votre programme qui vous connaît bien pourra avoir plus de poids auprès d’un jury qu’une lettre vague rédigée par une « star » d’une autre université.

Il se peut que votre candidature exige des documents supplémentaires, tels qu’un exemple de rédaction ou un budget. Dans le premier cas, envoyez un extrait bien fini de votre travail, mais évitez de soumettre un très long article. Si vous en avez la possibilité, joignez-y un résumé mentionnant les sections qui sont au cœur de votre travail. Si l’on vous demande de présenter un budget, il vous faudra le justifier, aussi soyez réaliste dans l’évaluation de vos besoins. Ne gonflez pas votre budget. Les raisons de votre demande sont aussi importantes que le montant total de ce que vous demandez, aussi expliquez brièvement votre raisonnement lorsque vous l’élaborez. Les organismes subventionnaires ayant tous des exigences différentes pour les pièces à joindre à la demande, demandez conseil à une personne bien informée au sujet de tel ou tel organisme en particulier. Par-dessus tout, vous devrez leur démontrer que votre projet est faisable et que cela vaut la peine d’investir en vous.

La description du projet

La description de votre projet de recherche devrait être taillée sur mesure pour chaque candidature à un financement. La plupart des sujets comprennent plusieurs dimensions, et il est tout à fait approprié de mettre l’accent sur la zone géographique ou le domaine d’études que privilégie plus particulièrement chaque organisme subventionnaire. Par exemple, si vous souhaitez rédiger votre thèse sur l’histoire de la pauvreté au XXe siècle au Canada et aux États-Unis, vous devriez souligner, à l’intention du comité de la bourse Fulbright, en quoi votre approche transfrontalière pourra accroître la compréhension de la façon dont « les pauvres » ont été traités aux États-Unis et au Canada. Pour une candidature au CRSH, vous pourriez mettre l’accent sur la façon dont votre projet pourra contribuer aux travaux sur la pauvreté, les dispositifs étatiques de bien-être social et l’activisme anti-pauvreté au Canada, tout en apportant une dimension internationale à ce champ d’étude. Pour une candidature à la Fondation Trudeau, qui privilégie les questions de justice sociale, vous pourriez souligner que les études portant sur la pauvreté et la marginalisation économique et sociale aident les chercheurs et les décideurs politiques à mieux comprendre et gérer les crises actuelles. Bien entendu, vous ne devez rien prétendre de tout cela si vous n’avez pas réellement l’intention de le faire. La principale finalité de votre description de projet est de démontrer en quoi votre recherche est originale, ce qu’elle peut apporter à la recherche en cours dans ce champ d’études, et de montrer que vous explorez de nouvelles méthodes ou apportez de nouvelles informations. La préparation des candidatures aux bourses et subventions devrait vous amener à découvrir la richesse de votre sujet et à penser de façon cohérente aux moyens de faire connaître cette richesse. Apprendre à présenter votre recherche de différentes façons est une compétence qui vous sera très utile lorsque, plus tard, vous répondrez à des offres d’emploi.

Naturellement, la description de votre projet variera grandement en fonction de l’étape à laquelle vous en serez dans vos études supérieures. Par exemple, la différence sera grande dans vos candidatures, et dans la description de votre projet, selon que vous en soyez à la fin de votre maîtrise et que vous soumettiez une demande de bourse de doctorat, ou que vous en soyez à la cinquième année de votre programme de doctorat. Dans tous les cas, associez des questions générales de recherche (une problématique) à une brève description des travaux concernant votre sujet et un calendrier concret sur la façon dont vous comptez mener votre recherche. Mentionnez les collections d’archives, les revues, les journaux ou les romans que vous avez l’intention d’examiner. Si votre projet concerne l’histoire orale, faites savoir au comité de sélection que vous avez une idée bien claire de la façon dont vous contacterez les informateurs avec qui vous comptez vous entretenir, et que vous suivez les protocoles éthiques de votre université pour la recherche impliquant des sujets humains. Il ne vous est pas nécessaire de connaître toutes les réponses à vos questions, ni ce qu’il y a dans les sources de documentation que vous décrivez ; mais vous devez présenter un programme de recherche viable et faisable.

Présenter à nouveau une candidature

Si vous n’obtenez pas de bourse d’étude au bout de votre première candidature, ne vous découragez pas, ne laissez pas tomber ! En fait, certains départements pourront exiger que vous soumettiez une candidature à un financement externe ; il s’agit souvent d’une condition pour obtenir un soutien financier de la part du département. Il entre une grande part de hasard dans les décisions d’attributions de fonds, et vous pouvez tout à fait y arriver la fois suivante. Certains organismes, sur demande, vous fourniront des renseignements sur la façon dont votre candidature a été reçue. Si vous pensez que votre projet ou vos qualifications n’ont pas été jugés de façon équitable par un organisme en particulier, demandez par écrit des informations à ce sujet. Auprès de certains organismes, tels que le CRSH, vous pouvez soumettre votre candidature selon les termes de la Loi sur l’accès à l’information pour voir votre dossier, si vous vous inquiétez de savoir si votre candidature a été traitée équitablement ou non. Vous pouvez également vous renseigner au sujet de la procédure de règlement des griefs, bien que vos chances de succès risquent d’être faibles.

Autres possibilités

Outre les financements externes, les postes d’assistants de recherche et les charges de cours, d’autres emplois sont disponibles pour les étudiants des deuxième et troisième cycles en dehors de l’enseignement et de la recherche à l’université. Votre université peut vous procurer du travail en lien avec l’histoire dans des archives, des bibliothèques ou des bureaux universitaires, y compris dans les associations et syndicats étudiants. Il peut se présenter des emplois de même nature hors campus. Vous pouvez vous renseigner sur les possibilités d’enseignement dans les programmes d’éducation aux adultes ou sur les programmes d’enseignement à distance régis par des collèges communautaires éloignés. Tous ces emplois vous procureront expérience et compétences susceptibles au final de renforcer votre candidature à un emploi permanent. Dans une lettre de candidature à un poste de professeur, le fait d’avoir une expérience dans un emploi apparemment sans lien avec l’université peut néanmoins représenter un argument de poids. Si vous postulez à un poste d’historien dans une institution publique, votre expérience de travail en dehors du monde universitaire en tant qu’étudiant diplômé pourra être réellement bénéfique. En revanche, elle aura moins de poids dans votre éligibilité à un poste de professeur d’université car les comités d’embauche ont tendance à privilégier l’expérience en recherche et en enseignement universitaire.

Enfin, reste l’option du travail salarié sans aucun lien avec vos plans de carrière. De nombreux étudiants se retrouvent « entre deux subventions » à un moment ou à un autre de leurs années d’études supérieures, et il leur faut trouver n’importe quel travail rien que pour boucler les fins de mois. Si telle est votre situation, ne perdez pas espoir. Cela ne signifie pas que vous soyez moins déterminés. Cela montre que vous vous consacrez à vos études au point de prendre n’importe quel emploi à court terme pour pouvoir atteindre votre objectif à long terme, le diplôme de maîtrise ou de doctorat. Il est indéniable, nous l’avons déjà dit, que travailler en dehors du monde universitaire peut vous permettre d’acquérir des compétences qui vous seront très utiles dans un poste d’enseignement universitaire. Mais souvenez-vous que même les emplois qui n’exigent pas beaucoup de qualités intellectuelles peuvent néanmoins vous épuiser ; ne faites pas l’erreur de croire que vous pourrez rédiger votre thèse le soir, après avoir passé une longue journée à travailler dans un bureau, un restaurant ou un magasin. La bonne stratégie est de réserver du temps pour votre thèse parallèlement à vos heures de travail. Planifier en même temps travail et études vous aidera à ne pas perdre de vue vos objectifs à l’université tout en vous permettant de payer vos factures. Mais en fin de compte, obtenir votre diplôme est la seule chose qui importe.

[1] Moira Macdonald, « Le sort des chargés de cours », Affaires universitaires, 9 janvier 2013.